André Markowicz : "La traduction est un exercice de reconnaissance, de gratitude envers l'autre"

Voyage au pays de l'entre-deux avec un écrivain à qui l'on doit la traduction des classiques russes de Dostoïveski à Gogol, mais aussi de Shakespeare et de nombreux autres. Il nous offre cette année dans deux livres quelques unes des facettes passionnantes de son art si particulier, la traduction.


Pour André Markowicz  la traduction n'est pas une histoire de langue mais d'allers-retours entre des mondes, des cultures, des univers esthétiques. Une phrase de sa propre mère peut ainsi lui apparaître comme intraduisible parce qu'il n'a pas connu la faim et ne peut l'imaginer. La langue n'existerait-elle pas, n'y aurait-il que des façons de parler, des concepts adéquats à des cultures, des sentiments, des époques? Reconnaître cette pluralité, c'est faire de la traduction un mouvement vers l'autre qui le tranforme sans lui ôter sa spécificité.

<< C'est beaucoup plus facile pour un francophone de lire Shakespeare en langue originale que de lire le journal d'aujourdh'ui. En fait la traduction n'est pas une question de langue, on ne traduit pas une langue, on traduit des auteurs, on traduit un monde culturel >>.

<< La traduction est un exercice de reconnaissance, de gratitude envers l'autre que nous rendons accessible à nous-mêmes, non pas en le transformant en nous-mêmes mais en trouvant dans notre langue de quoi rendre sa particularité>>.

  Sons diffusés :
- Camille de Toledo, Archive INA, France Culture, 06/01/14
- Barbara Cassin, archive INA, France Culture 30/05/13

Vous pouvez réécouter ici La Grande Table avec Camille de Toledo pour son ouvrage Oublier, trahir puis disparaître.

Retrouvez ici la deuxième partie de l'émission avec les journalistes Stéphane Foucart et Catherine Guilyardi qui se demandent pourquoi le réchauffement climatique a tant de mal à imprégner l'opinion et l'action collectives.

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